Décès de l’intellectuel progressiste Tahar Benaïcha
Le journaliste et intellectuel progressiste, Tahar Benaïcha nous a quittés à l’âge de 90 ans. Né en 1925 dans la ville de Guemmar à Oued-Souf (sud-est), Tahar Benaïcha a rejoint, après des études primaires, l’université Zeïtouna (Tunisie) en 1942 et avant de s’installer à Alger en 1949. Militant au PPA (Parti du peuple algérien), il rejoint le FLN (Front de libération nationale) après le déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954. Journaliste depuis les années 1940, il s’est fait connaître à travers ses contributions dans des journaux et revues comme « Assa Moussa » – dont il fut le fondateur- ou encore « Révolution et Travail » l’organe de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) après l’indépendance.
Son attachement à la cause des classes populaires poussa Tahar Benaïcha à embrasser l’idéologie socialiste et à se rapprocher du Parti communiste algérien devenu plus tard le Parti de l’Avant-garde socialiste (PAGS). Mais cet engagement idéologique et politique ne lui fit pas perdre son attachement à la civilisation arabo-islamique, au contraire de nombreux autres intellectuels communistes algériens dont le déracinement culturel les conduire tout naturellement à avoir des positions antidémocratiques et antipopulaires aux côtés des généraux « éradicateurs » et autres supplétifs du néocolonialisme français en Algérie.
Des hommes de culture et de médias ont rendu hommage dimanche à l’intellectuel et journaliste algérien, Tahar Benaïcha, décédé samedi soir à Alger à l’âge de 91 ans, le qualifiant d’ « un des plus importants acteurs » de la scène culturelle en Algérie. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a salué « la pensée, la vision » ainsi que l’esprit de « critique constructive » du journaliste et de l’intellectuel Tahar Benaïcha, tout en rappelant ses nombreuses contributions dans le mouvement national, pendant la guerre de libération et après l’indépendance. « La scène culturelle et médiatique algérienne perd un de ses plus importants acteurs », écrit le ministre dans un message de condoléances, soulignant que le défunt s’était autant intéressé à « l’histoire culturelle, au patrimoine qu’à la politique » de l’Algérie.
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a également présenté dans un message ses condoléances à la famille du défunt. L’ancien ministre et Moudjahid, Lamine Bechichi, a, de son côté, rendu hommage à un « véritable intellectuel », en rappelant ses travaux sur « la civilisation musulmane et ses plus importantes étapes historiques », en particulier en Afrique et en Asie centrale. Le président de l’association « El-Djahidhya » et ami du défunt, Mohamed Tin, a évoqué, pour sa part, un « brillant intellectuel depuis les années 1950 lorsqu’il dirigeait une troupe de théâtre », tout en rendant hommage au « moudjahid » et au « penseur » qui, dit-il, « a défendu des vérités et des idées », objet de « polémiques » parmi les intellectuels de son époque