Bouteflika ordonne à Benghabrit de réintégrer les enseignants radiés
Les mesures de suspension et de radiation prises par la ministre de l’éducation, Nouria Benghabrit, à l’encontre des enseignants grévistes ne semblent pas avoir été appréciés au sommet du pouvoir. En effet, ces mesures injustes risquent d’alimenter un conflit social que le pouvoir cherche à contenir faute de satisfaire toutes les revendications des enseignants. Mme Benghabrit a rangé son discours provocateur et menaçant et s’est montrée très conciliante ce mardi. Elle a indiqué que les enseignants qui ont été radiés pouvaient introduire des recours auprès des directions d’éducation pour être examinés, affirmant que des mesures adéquates seront prises dans les plus brefs délais.
La ministre de l’Education a annoncé sur sa page facebook que » les portes sont ouvertes pour tous les enseignants désireux de déposer un recours auprès des directions de l’éducation, et que toutes les mesures appropriées seront prises dans les plus brefs délais, et ce en application des orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika ». On comprend que le président de la république a instruit la ministre de revenir à une position plus conciliante et d’envisager la réintégration des enseignants radiés dans les plus brefs délais. Le fait de suggérer aux enseignants radiés d’introduire des recours au niveau des directions de l’éducation des wilayas n’est là que pour sauver la face de l’Administration.
Même si le pouvoir n’a montré aucun signe attestant d’une volonté de satisfaire l’essentiel des revendications mises en avant par les enseignants grévistes, les observateurs estiment qu’une réintégration rapide des enseignants radiés constituerait une victoire incontestable pour le mouvement syndical. Rappelons que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) a tenu, lundi, la session extraordinaire de son conseil national pour décider de la suite à donner à sa grève illimitée enclenchée le 30 janvier dernier. Les travaux de la session se poursuivent ce mardi, en attendant l’annonce du gel ou du maintien du débrayage qui entre dans sa quatrième semaine. Pour rappel, un haut fonctionnaire du Ministère de l’éducation a reconnu dimanche que les revendications socioprofessionnelles des enseignants en grève étaient légitimes, ce qui constitue aux yeux des observateurs un désaveu de la politique répressive de la ministre de l’éducation.