Communiqué de la rédaction de Radio M à la suite de la mise sous scellés de ses locaux
27.12.2022. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de la rédaction de Radio M et de Maghreb Emergent à la suite de l’interpellation du directeur des deux organes de presse, Ihsane El Kadi et de la mise sous scellés des locaux des deux médias.
Des agents de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure), au nombre de six, ont procédé ce samedi à la mise sous scellés des locaux de Radio M et Maghreb Emergent.
Arrivés vers 15 heures au siège de l’entreprise, sise à Place “Maurice Audin”, en compagnie du directeur de Radio M et Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, menotté, ces agents ont invité les journalistes et les employés présents à vider les lieux avant de procéder à la perquisition des locaux.
Outre le matériel informatique, ces agents ont saisi des ordinateurs, des cachets et des documents avant de quitter les lieux en emmenant avec eux le directeur Ihsane El Kadi.
Cette perquisition intervient au lendemain de l’interpellation d’Ihsane El Kadi à Zemouri (Boumerdes). On ignore pour l’heure les raisons de cette interpellation et de la perquisition opérée par les services de sécurité
Elle intervient également au lendemain de la diffusion de deux émissions et la publication d’un article se rapportant au deuxième mandat et à l’organisation du Hirak.
La mise sous scellés des locaux de Radio M et Maghreb Emergent et l’arrestation de son directeur, en violation des Lois de la République, s’inscrit visiblement dans une intense campagne d’intimidation et de harcèlement qui ciblent ces deux médias et son directeur depuis deux ans.
Elle vise à étouffer une voix qui continue, malgré tout, à exercer ses droits consacrés par les Lois de la République et à porter la voix, le regard, des sans voix et de l’« Algérie d’en bas ».
Indignés par cette opération, les journalistes et employés des rédactions de Radio M et Maghreb Emergent dénoncent cette cabale sans nom contre le journaliste, Ihsane El Kadi, dont le seul tort est d’exprimer librement ses opinions et d’ouvrir les colonnes de ses journaux à tous les courants d’opinion de la société. Ils expriment une vive inquiétude quant au sort du journaliste et tiennent pour responsable les autorités de tout ce qui adviendra.
Au-delà du sort des employés qui voient leur outil de travail confisqué, ils tiennent à témoin l’opinion nationale et internationale des dérives répressives contre la liberté de la presse, la liberté d’expression et des libertés fondamentales consacrées par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
Alger 25/12/2022