Des artistes oranais se révoltent contre le traitement infligé à Rachid Taha
L’absence des représentants de l’Etat lors de l’arrivée de la dépouille du chanteur algérien Rachid Taha à l’aéroport d’Oran ainsi qu’à son enterrement qui a eu lieu dans sa ville natale à Sig dans la wilaya de Mascara a provoqué l’émoi parmi les artistes et les fans du chanteur disparu notamment en Oranie. Des artistes oranais se sont rassemblés récemment pour exprimer leur révolte contre le mépris affiché par les autorités de la wilaya d’Oran à l’égard de la mémoire d’un artiste qui a contribué à honorer le nom de l’Algérie sur la scène internationale.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux jeunes algériens ont exprimé leur révolte contre le traitement discriminatoire réservé à la mémoire du chanteur oranais Rachid Taha en comparaison avec la cérémonie quasi-officielle qui a été organisée par les autorités de la wilaya de Béjaïa pour le chanteur kabyle Djamel Allam. Le chroniqueur du quotidien arabophone Echorouk, Kada Benamar, a consacré à ce traitement discriminatoire un article au titre évocateur : « Ils font la différence même entre les morts ».
Pour les observateurs, il ne s’agit pas d’un incident isolé qui relève du hasard. Ils pointent du doigt le ministre de la culture dont la responsabilité dans cette histoire est pleinement engagée et estiment que le traitement discriminatoire infligé à Rachid Taha illustre le fait que le ministère de la culture, à l’instar d’autres institutions de l’Etat, est actuellement pris en otage par des minorités culturelles et idéologiques qui cherchent à imposer leur diktat à la société algérienne avec le soutien des cercles néocolonialistes français.