Drame de Melila: L’UA dénonce le traitement violent et dégradant des migrants africains
Le Président de la Commission de l’Union africaine (UA),Moussa Faki Mahamat, a dénoncé « le traitement violent et dégradant de migrants africains » par les forces de sécurité marocaines, vendredi, lors d’une tentative d’entrée dans l’enclave espagnole de Melilla et réclamé une enquête sur ce drame.
« Je suis profondément choqué et préoccupé face au traitement violent et dégradant des migrants africains qui tentaient de franchir une frontière internationale du Maroc vers l’Espagne, avec la violence qui s’ensuit entraînant la mort d’au moins 23 personnes et de nombreux blessés », a indiqué Moussa Faki dans un communiqué publié sur le site de l’UA. « J’appelle à une enquête immédiate sur la question et rappelle à tous les pays leurs obligations en vertu du droit international de traiter tous les migrants avec dignité et de donner la priorité à leur sécurité et à leurs droits humains, tout en s’abstenant de recourir à une force excessive », a-t-il ajouté.
De son côté, le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, a « vivement déploré » le drame migratoire survenu vendredi : « Nous déplorons vivement cet incident tragique et les pertes en vies humaines, et je pense qu’il ne s’agit que d’un autre rappel de la raison pour laquelle nous avons besoin de routes migratoires mondiales bien gérées impliquant les pays d’origine, de destination et de transit », a indiqué M. Dujarric, lundi, en conférence de presse. Il a rappelé que « le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont déjà exprimé leur indignation » à ce sujet.
Pour rappel, plusieurs appels ont été lancés samedi en Espagne et ailleurs, pour réclamer une enquête indépendante sur cette « tragédie » dont l’appel de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador, dans le nord du Maroc. Pour sa part, l’ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l’Afrique et l’Espagne, a exigé samedi dans un communiqué « l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu’au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain ». De son côté, Eduardo de Castro, le président (maire) de Melilla et plus haute autorité politique de cette ville autonome, a dénoncé une « réponse disproportionnée » du Maroc à la tentative de passage des migrants. « Le Maroc se permet certaines choses qui ne seraient pas acceptables » en Espagne, a-t-il déclaré (APS)