Lancement d’une enquête sur l’impact des polluants sur la santé
L’Algérie lancera, le vendredi 7 avril, la première enquête du genre à l’échelle africaine, sur l’impact de l’exposition de la population algérienne aux polluants, a annoncé mardi à Alger le directrice du Centre national de toxicologie, Mme Berkahoum Alamir. Intitulée Bio surveillance de l’exposition de la population algérienne aux polluants, cette enquête inédite, 8éme du genre à l’échelle mondiale, coïncidera avec la Journée mondiale de la santé et concernera un minimum de 1210 ménages répartis sur 39 wilayas représentatives au niveau national, a précisé Mme Berkahoum, lors d’une conférence de presse, animée au siège dudit centre. Il s’agit du lancement de la phase, cruciale, des prélèvements laquelle est programmée durant les week-ends durant le mois en cours, a-t-elle ajouté, à raison de 10 ménages chaque fin de semaine et devant cibler une population dont la tranche d’âge se situe entre 3 et 74 ans, alors que le délai d’achèvement de l’ensemble de l’enquête est fixé à la fin de l’année en cours.
L’enquête portera sur une liste de 57 questions qui seront soumises aux personnes ayant accepté d’y répondre et inhérentes à leur mode de vie (habitudes alimentaires, hygiène, etc) ainsi qu’à leur environnement afin de déterminer l’impact d’une vingtaine de polluants toxiques sur leur santé, a-t-elle clarifié, faisant savoir qu’il s’agit notamment des métaux et métalloïdes (arsenic, mercure, plomb, vanadium, chrome, etc). Abordant l’intérêt de cette enquête, devant aboutir à quelques 10.000 échantillons, Mme Berkahoum a indiqué que son objectif principal vise à obtenir des données premières sur la prévalence chez les personnes ciblées ayant des niveaux supérieurs aux seuils recommandés des substances chimiques de l’environnement. Les résultats de l’enquête pourront également servir déterminer des valeurs de référence et les normes des différents métaux et métalloïdes dans les milieux biologiques , à savoir le sang, l’urine et les cheveux, a-t-elle ajouté. De même qu’ils permettront d’étudier la distribution de ces prévalences, selon l’âge, le sexe, la région géographique et le type d’agglomération (urbain ou rural) des personnes prélevées.
Les conclusions de l’enquête contribueront, en outre, à l’identification des populations à risque ainsi que les facteurs associés, les plus importants étant l’alimentation, la qualité de l’eau et de l’environnement). L’autre objectif de ce travail de terrain étant d’avoir des normes algériennes en matière d’analyses toxicologiques, a détaillé la même responsable, notant que celui-ci sera mené selon les normes et standards internationaux. La directrice du centre de Toxicologie a particulièrement insisté sur l’intérêt de recevoir à temps les prélèvements à analyser, ces derniers ne devant pas dépasser la date de péremption, sachant que certains échantillons parviendront des wilayas éloignées du sud du pays, a-t-elle explicité (APS)