Le casse-tête de Gérald Darmanin concurrencé sur sa droite par le racisme de l’ultra-droite
22.05.2023. C’est connu, le problème des extrémistes est qu’ils doivent toujours lutter contre plus extrémiste que soi. Cela est valable pour le racisme. Le racisme d’Etat que des associations de défense des droits de l’Homme reprochent au ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est concurrencé par le racisme excessif des groupes d’extrême-droite qui veulent laver plus blanc que blanc.
Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin auquel certains attribuent une ambition présidentielle cherche à se présenter comme le véritable défenseur de la France contre l’immigration et le « séparatisme » islamiste. Pour cela, il doit faire place nette et se débarrasser de ses concurrents de l’extrême-droite. C’est ce qui explique par exemple qu’il a tout fait pour interdire la manifestation de l’Action française, un groupe royaliste d’extrême-droite. Sur ce coup, Darmanin a été désavoué par le Justice française. La manifestation a été autorisée et l’arrêté préfectoral interdisant le rassemblement a été annulé.
Auparavant, la justice française avait déjà révoqué un arrêté préfectoral interdisant la tenue d’un colloque de l’Action française. Pour motiver sa décision, le tribunal administratif a constaté « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester. » Pour justifier sa demande d’interdiction de la manifestation d’extrême-droite, le ministre de l’Intérieur français a rappelé les images de militants défilant cagoulés et arborant des symboles néofascistes lors d’une précédente manifestation à Paris. A la demande de Gérald Darmanin, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait pris des arrêtés prohibant quatre rassemblements prévus dans la capitale française d’organisations classées à l’extrême droite.
Si les deux rassemblements de l’Action française ont été autorisés, en revanche, l’interdiction d’une autre manifestation, à l’initiative d’un groupuscule d’extrême-droite, n’a pas été levée. Le leader de ce groupuscule, Yvan Benedetti, a déjà été condamné pour « négationnisme » et « contestation de crimes contre l’humanité ». Le tribunal administratif a estimé qu’il pouvait, par conséquent, y avoir un « risque d’incitation à la haine ». Une décision qui pourrait faire jurisprudence pour interdire d’autres rassemblements à l’avenir. Moralité de l’histoire : en France une manifestation d’extrême-droite a une chance d’être autorisée, même si elle fait de l’ombre au ministre de l’Intérieur, si elle n’est pas « antisémite ». Le racisme anti-arabe et anti-africain, ça passe à la rigueur mais pas l’antisémitisme ! (Algérie solidaire)