Le FMI estime que l’Algérie peut faire face au choc pétrolier

Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué, jeudi, que l’Algérie avait la possibilité de mener l’ajustement au choc des prix de pétrole qui jusqu’ici n’a eu qu’un effet limité sur la croissance économique. « Jusqu’à présent, le choc des cours du pétrole n’a eu qu’un effet limité sur la croissance économique », souligne le FMI dans son rapport annuel sur l’économie algérienne, établi suite aux consultations de 2016 au titre de l’article IV de ses statuts. « Grâce aux marges accumulées par le passé, l’Algérie a la possibilité de mener l’ajustement au choc d’une manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance » malgré « la détérioration des soldes budgétaires et extérieurs », précise cette institution multilatérale.

Le FMI avait salué en avril dernier les nouvelles orientations du gouvernement en matière de croissance qui s’appuient sur l’efficience budgétaire, la mobilisation des ressources locales et l’élargissement de l’assiette fiscale sans augmenter les taux d’imposition. Les prévisions de croissance du FMI laissent entrevoir une amélioration jusqu’en 2021 malgré la baisse des cours de brut qui semble se maintenir dans la durée. En 2015, le PIB réel a progressé de 3,9%, selon le FMI qui table sur une croissance de 3,4% en 2016 et de 2,9% en 2017. La croissance rebondira à partir de 2019 pour atteindre 3,4% en 2021. Le secteur des hydrocarbures qui a renoué avec la croissance en 2014, après deux années de contraction, va maintenir cette tendance haussière durant les cinq prochaines années, prévoit le Fonds. Le déficit budgétaire qui a doublé en 2015 pour s’établir à 16% du PIB sous l’effet de la baisse des recettes hydrocarbures se réduira progressivement durant les cinq prochaines années pour atteindre 5,3% en 2021.

L’inflation s’est établie à 4,8% en 2015, et devrait baisser à 4,3% en 2016 et maintenir cette tendance baissière jusqu’au en 2021 où elle devrait se situer autour de 4%, selon les mêmes projections. Les réserves de change, tout en restant élevées, ont diminué de 35 milliards de dollars en 2015, pour s’établir à 143 milliards de dollars après avoir culminé à 192 milliards de dollars en 2013. Le niveau de la dette extérieure demeure très bas. Selon les mêmes anticipations, la production des hydrocarbures devrait amorcer une hausse à partir de l’année en cours à 145 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) et préserver la progression jusqu’en 2021 à 163 millions de Tep. Les exportations pétrolières suivront cette tendance haussière et devraient augmenter à 1,3 million de barils/jour en 2018. Les investissements directs étrangers devraient s’inscrire à la hausse en 2016 à 1,4 milliard de dollars contre -0,7 milliard en 2015 et devraient progresser à 3,6 mds de dollars en 2021 (APS)