Le pont aérien militaire entre les Emirats et le Maroc suscite des interrogations

Parmi les hypothèses avancées pour expliquer ce pont aérien,  il y a la livraison de drones Wing-Loong chinois, offerts par les Emiratis au Maroc.  Pour rappel, un drone de ce type  a été photographié en vol près d’une base marocaine au Sahara Occidental en décembre dernier. Il se peut aussi qu’il s’agisse de la livraison d’autres équipements militaires dont on ne connaît rien à ce stade sans écarter tout simplement l’hypothèse du transport d’équipements liés aux parties de chasse de VIP émiratis à l’occasion des fêtes de fin d’année même si pour cette dernière hypothèse le chiffre  de 14 vols d’appareils militaires semble exagéré. A titre comparatif, les Qataris ont envoyé un C-17 dans la même période pour transporter des véhicules et des équipements de couchage pour une partie de chasse.

Cette information aurait été anodine si elle ne s’inscrivait pas dans un contexte géopolitique régional tendu. Les relations entre l’Algérie et le Maroc connaissent un moment difficile et les relations entre l’Algérie et les Emirats arabes unis, qui étaient pourtant assez bonnes jusqu’à  récemment, ont connu une phase de crispation depuis la normalisation des relations entre les Emirats et l’Etat d’Israël suivie de l’ouverture par les Emirats d’un consulat à Dakhla dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. Si la coopération militaire entre les Emirats et le Maroc peut déranger tout naturellement l’Algérie, les analystes estiment qu’il ne faut pas accorder à ce fait une importance exagérée et éviter surtout de tomber les provocations qui pourraient nuire à l’Algérie plus qu’autre chose.  Malgré tout, l’Algérie dispose de cartes diplomatiques, économiques et militaires importantes pour sortir gagnante dans la partie de poker qui se joue actuellement dans la région.

A. Boussouf