Le président Bouteflika souligne le défi posé par la presse électronique
A l’occasion de la célébration de la journée de la presse, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a affirmé vendredi que la presse électronique constituait un défi pour les médias nationaux et l’Algérie tout entière. « Je voudrais saisir cette opportunité pour aborder, pour la première fois, un sujet qui constitue un défi fondamental pour la corporation de la presse algérienne et pour l’Algérie tout entière, à savoir la presse électronique qui domine aujourd’hui le monde entier », a indiqué le Chef de l’Etat dans un message adressé la veille de la célébration de la journée nationale de la presse.
Pour le président de la République, le défi se pose aux médias nationaux et en premier lieu à la presse écrite du fait, par exemple, qu’elle réduit son marché. « C’est un défi pour l’Algérie tout entière du fait qu’elle (presse électronique) provient souvent de pays étrangers et permet de diffuser des insinuations calomnieuses et injurieuses, de semer les idées subversives voire de s’attaquer ouvertement et sans aucun scrupule, à notre peuple et à notre pays », a poursuivi le président Bouteflika. Le Chef de l’Etat qui a rappelé que la presse électronique faisait « désormais l’objet de réflexion pour sa régulation dans d’autres pays » a souhaité « que l’on parvienne, journalistes, responsables de l’Etat et société civile, à réfléchir ensemble à cette question dans notre pays ».
Les observateurs s’accordent à dire que la mise en garde du président Bouteflika à l’endroit de la presse électronique ne manque pas de pertinence dans la mesure où effectivement des médias électroniques ainsi que les réseaux sociaux sont utilisés par des groupements d’intérêts et des officines à des fins de lobbying et de subversion. Cela n’empêche pas ces mêmes observateurs de s’interroger sur les intentions des autorités. Comment vont-elles aborder ce défi ? Par les restrictions à la liberté d’expression et la répression des blogueurs ? Face aux attaques médiatiques diverses visant les Etats et les sociétés du sud comme l’Algérie, la marge de manoeuvre de ces derniers est très étroite. Dans certains cas, ces Etats peuvent légiférer notamment dans les matières où les faits incriminés tombent sous le coup de la loi internationale. En dehors de ces cas, ils ne peuvent compter que sur la vigilance de l’opinion publique nationale d’où l’importance d’investir dans l’éducation de la jeunesse et dans le renforcement du front intérieur par l’amélioration de la gouvernance et la préservation des droits démocratiques et sociaux des citoyens.