Le président Tebboune reçoit en audience la controversée présidente du PT, Louisa Hanoune
12.12.2023. Dans une sortie politique quasi burlesque, le président Tebboune a reçu en audience la présidente du Parti des travailleurs (PT) pour discuter de la situation tant nationale que régionale et internationale et des « moyens d’immuniser l’Algérie » contre les dangers qui la guettent.
Dans une déclaration à la presse au terme de l’audience que lui a accordée le président Tebboune, au siège de la Présidence de la République, Mme Hanoune, qui préside le PT depuis trente ans (!) a indiqué que cette rencontre était une occasion pour évoquer « la situation interne du pays sous tous les aspects politique et socioéconomique ainsi que la situation dans de notre environnement africain, outre les moyens d’immuniser l’Algérie pour lui permettre de résister en cette conjoncture mondiale marquée par des bouleversements et des crises croissantes« .
La cacique du PT, qui a défrayé la chronique algérienne durant ces dernières années en rapport avec plusieurs affaires judiciaires, a, également, souligné que l’Algérie « est ciblée en raison de ses positions, de ses traditions, de son histoire et de sa situation« , mettant en avant « l’importance de réfléchir à tous les moyens politiques pour protéger le pays contre toutes velléités étrangères qui visent à lui porter atteinte« . Elle a, aussi, indiqué que sa rencontre avec le président de la République a permis d’évoquer « la guerre d’extermination menée contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, ainsi que ses graves conséquences au niveau régional et ses retombées au niveau international« , saluant à ce propos les engagements de l’Algérie, Etat et peuple, envers le peuple palestinien.
L’audience accordée par le président Tebboune à la présidente d’un groupuscule trotskyste, porté à bout de bras par l’Administration et qui a longtemps servi les agendas politiques de l’ex-DRS dont certains responsables ont visiblement repris du service, a étonné les observateurs. Certes, l’audience a eu lieu quelques jours après les critiques virulentes de la rapporteure spéciale des Nations Unies au pouvoir en matière de droits de l’Homme et le pouvoir cherche sans doute à redorer son blason en appelant à son secours les anciens partis clients nourris à la mamelle de l’Etat. Curieusement, cette audience, censée démontrer la grande ouverture démocratique du pouvoir, a été organisée deux semaines seulement après la décision scélérate d’interdiction de sortie du territoire national d’Abderrazak Makri, l’ancien président du MSP, un parti islamiste modéré mais qui semble déranger au plus haut point un pouvoir qui ne tolère visiblement que les béni oui-oui.
Mustapha Senhadji