Le Su-57 a connu son premier baptême de feu en Ukraine mais dans des conditions particulières
04.03.2023. Le dernier fleuron de l’aéronautique militaire russe, l’avion de combat de 5e génération appelé Su-57, a-t-il été déployé en Ukraine ? C’est la question qui intéresse tout particulièrement les états-majors des armées de l’Otan. La raison en est simple : il s’agit d’évaluer les véritables performances au combat de ce nouvel avion qui pourrait devenir durant les prochaines années l’épine dorsale de la Force aérospatiale russe.
Le Su-57 a bien reçu son baptême de feu dans le conflit russo-ukrainien mais sans jamais quitter l’espace aérien russe. Telle est la principale caractéristique du déploiement de l’avion russe de 5e génération. « L’utilisation d’avions Su-57 en Ukraine a commencé deux ou trois semaines après le début de l’opération spéciale », rapportait en mai dernier l’agence russe Tass avant d’ajouter que, « les avions opèrent en dehors de la zone de destruction active par les systèmes de défense aérienne ennemis« . Sous-entendu, les Su-57 ont participé à l’interdiction de l’espace aérien russe à tout objet volant ennemi et ont également participé au bombardement de cibles ennemies en Ukraine mais en tirant des missiles à distance de sécurité à partir de l’espace aérien russe.
Le ministère britannique de la Défense a confirmé l’information donnée par l’agence Tass en affirmant que les Su-57 russes ont participé au conflit à partir de juin 2022 mais leurs « missions se sont probablement limitées à survoler le territoire russe, à lancer des missiles air-sol ou air-air à longue portée en Ukraine« . La source britannique avance deux explications au fait que le déploiement russe des Su-57 se soit cantonné à l’espace aérien russe. Première explication : « La Russie a probablement comme priorité d’éviter d’abîmer la réputation de l’appareil« , ce qui aurait comme conséquence de « réduire les perspectives d’exportation« . Seconde explication : La Russie a peur de « compromettre des technologies sensibles qui découleraient de toute perte de Felon en Ukraine« .
Les deux explications avancées par le ministère britannique de la Défense valent ce qu’elles valent dans la mesure où elles proviennent d’une source hostile à la Russie mais la prudence avec laquelle la Force aérospatiale russe emploie son Su-57 pourrait indiquer que soit l’avion n’est toujours pas au point et continue d’être amélioré sur la base de l’expérience de combat en Ukraine soit il a été prévu pour des frappes à distance de sécurité dans les théâtres d’opérations marqués par la présence de systèmes antiaériens ennemis efficaces. Pour rappel, l’Algérie a exprimé officiellement son intention d’acquérir le Su-57 qui devrait remplacer le Mig-25 dans les missions d’interception et d’interdiction. Dans les missions de bombardement, le Su-57 peut tirer des missiles à distance de sécurité en duo avec le Su-34 qui est spécialisé dans la pénétration derrière les lignes ennemies et le bombardement à basse altitude mais aussi en duo avec le drone S-70 Okhotnik–B actuellement en cours de développement.
Abdelkader Boussouf