Les dirigeants occidentaux se réjouissent du retrait de l’armée russe de Kherson
12.11.2022. Le retrait de l’armée russe de Kherson a été salué à l’unanimité par les dirigeants occidentaux comme une victoire de l’Ukraine et de ses alliés sur la Russie. Le secrétaire d’Etat américain, M. Blinken a, salué le « courage remarquable » des militaires et du peuple ukrainiens et a promis que le soutien américain « se poursuivra aussi longtemps qu’il le faudra » pour vaincre la Russie. Commentant le retrait de Kherson, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a salué « une victoire extraordinaire » acquise grâce à « l’incroyable ténacité et à l’habileté des Ukrainiens, soutenus par l’appui uni et incessant des Etats-Unis et de nos alliés » et qui aura selon lui « des implications stratégiques plus larges ».
Le retrait russe de la ville de Kherson marque « un nouvel échec stratégique » pour Moscou, s’est réjoui samedi le ministre de la défense britannique, Ben Wallace, estimant que cette défaite allait semer le doute au sein de l’opinion publique russe. « Le retrait annoncé par la Russie de Kherson marque un nouvel échec stratégique pour eux. En février, la Russie avait échoué à s’emparer des cibles majeures qu’elle s’était fixées, à part Kherson », a réagi M. Wallace dans un communiqué. « Désormais, avec [cette ville] également abandonnée, les gens en Russie doivent se demander : “A quoi est-ce que tout ça sert ?” », a-t-il ajouté. De son côté le président français Emmanuel Macron a partagé sur Twitter sa satisfaction « Je salue le retour de Kherson à l’Ukraine, un pas important vers le plein rétablissement de ses droits souverains. La France restera aux côtés des Ukrainiennes et Ukrainiens ».
Cependant, ces déclarations de joie des dirigeants occidentaux risquent d’être de courte durée dans la mesure où le retrait de Kherson est loin de signifier que l’Ukraine est sortie victorieuse du conflit. S’exprimant lors d’un sommet de l’Organisation de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) au Cambodge, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a reconnu a reconnu de son côté que la guerre est loin d’être terminée : « Nous sommes en train de gagner des batailles sur le terrain, mais la guerre continue ». En effet, malgré son retrait de Kherson, la Russie continue de considérer cette zone comme « un sujet de la Fédération de Russie », comme l’a rappelé le vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Les prochains mois nous diront si la retraite de Kherson a effectivement constitué un revers stratégique pour la Russie ou s’il n’a été finalement qu’un stratagème militaire pour permettre à l’armée russe de mieux se regrouper sur l’autre rive comme l’a laissé entendre The Guardien : « Poutine entend « geler » le conflit afin de regrouper et de former correctement un grand nombre de soldats mobilisés » avant d’ajouter : « Poutine n’est pas pressé. Il pense qu’il est dans un conflit long et plus large avec l’Occident« .
Mustapha Senhadji