Les marches de vendredi attirent de moins en moins de monde
Pour le 25eme vendredi consécutif et malgré la chaleur de l’été, des marches populaires pacifiques ont été organisées dans plusieurs régions du pays pour insister sur la concrétisation des » revendications du Hirak », à savoir « le départ des figures de l’ancien système » et « l’instauration d’un Etat de droit ». A Constantine, des manifestants ont sillonné les boulevards Mohamed Belouizdad et Abane Ramdane, en petits groupes ont réclamé entre autres l’activation des articles 7 et 8 de la Constitution stipulant que « le peuple est la source de tout pouvoir » et conditionné le dialogue par le départ des figures du système. Sous un soleil de plomb, les marcheurs ont brandi des portraits des martyrs de la guerre de libération et des réformistes, Abdelhamid Benbadis et Larbi Tebessi et des banderoles sur lesquelles étaient écrit : « La sawt ya’alou ala sawt chaab » (Aucune voix n’est au dessus de la voix du peuple).A Tébessa, les manifestants dont le nombre a sensiblement baissé ce vendredi ont scandé « samidoune » (Nous résistons) et « la hiwaret, la intikhabet maa issabete » (Pas de dialogue, pas d’élections avec les bandes). A Jijel, les manifestants dont beaucoup étaient enveloppés de l’emblème national, sont partis en petits groupes pour converger devant le siège de la wilaya, au centre ville scandant « Al hiwar maa chaab oualaiyssa soulta) » (Le dialogue avec le peuple et non avec le pouvoir). Depuis la ville de Guelma, la foule a scandé, « Istimrar mounaouaret, istimrar hirak » (Poursuite des manœuvres, poursuite du Hirak). La même ambiance et les mêmes revendications ont marqué les marches qui ont eu lieu à Khenchela et Souk Ahras, où les manifestants se sont regroupés au centre ville brandissant des pancartes, sur lesquelles étaient écrits, « Le pouvoir pour le peuple » affichant leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Des centaines de citoyens ont participé, à Oran, dans une marche pacifique. Les manifestants ont entamé leur marche de la place du 1er novembre, passant par l’avenue Emir Abdelkader et le boulevard Larbi Ben-M’hidi avant le regroupement en face du siège de la wilaya. Des banderoles ont été brandies par les manifestants, exprimant l’attachement des citoyens aux revendications du mouvement populaire « Hirak », le départ des symboles du système, la poursuite de la lutte contre la corruption et le jugement des corrompus ainsi que garantir l’indépendance de la justice. A Tlemcen, des citoyens ont marché pacifiquement, dont les revendications ont porté sur la nécessité du « changement radical du système » et le « départ de ses symboles pour la réussite du dialogue national ». Les manifestants ont haussé des slogans, dont « Pas de dialogue avec les anciennes figures du système », « la main dans la main pour une véritable démocratie » et d’autres slogans exprimant l’appui du peuple à l’Armée Nationale Populaire (ANP). Des dizaines de citoyens ont participé dans une marche pacifique à Ain Témouchent réitérant leur attachement à l’aspect pacifique du mouvement populaire ainsi la lutte contre la corruption. A Mostaganem, plusieurs citoyens ont participé à la marche de vendredi et ont insisté sur l’importance de concrétiser les revendications du « Hirak ».
La persistance des marches du vendredi ne devrait cependant pas cacher le fait que ces marches n’attirent plus autant de monde qu’au début du Hirak. Même l’APS qui se montre pourtant très complaisante avec le Hirak depuis le début est obligée de reconnaître qu’ « A l’instar des dernières semaines, les wilayas de Blida, Djelfa et Chlef ont connu un net recul du nombre des manifestants qui ont adhéré à l’idée de leurs pairs dans d’autres régions du pays, affirmant leur rejet à toute forme de dialogue tant que « les symboles restants du régime sont toujours en place ». Contrairement aux wilayas suscitées, des milliers de manifestants ont cependant marché à Tizi Ouzou et à Bouira en dépit d’une hausse sensible des températures, hissant des slogans appelant au « changement radical du système » pour l’instauration d’un Etat de droit. A Tizi Ouzou, des dizaines de milliers de citoyens de différentes contrées sont sortis manifester, scandant des slogans appelant à la libération de tous les détenus incarcérés depuis le début du Hirak et au départ de tous les symboles de l’ancien système. Contrairement aux wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira, les manifestants étaient moins nombreux aux marches pacifiques à Boumerdès où ils ont sillonné les principales artères de la ville en passant par le chef lieu de la wilaya, avant de faire une halte devant le siège de la Cour de justice, hissant des banderoles appelant à satisfaire les revendications du Hirak avant d’organiser la Présidentielle ». Au fil des semaines, le Hirak s’est progressivement transformé d’un mouvement populaire visant le changement en un mouvement contre-révolutionnaire au service des minorités qui continuent de squatter les appareils de l’Etat algérien et les médias et qui cherchent par tous les moyens à empêcher le commandement de l’ANP d’aller jusqu’au bout de l’opération de redressement national qu’il a lancée dans le cadre de l’accompagnement du mouvement populaire.
Mustapha Senhadji