L’opposition reste mitigée sur les mécanismes du dialogue
Les formations politiques ont été unanimes quant à l’importance de la consécration du dialogue constructif entre les différents partenaires pour sortir de la crise que traverse le pays, tel qu’énoncé mardi dans le discours du Général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), mais les approches sont mitigées concernant les mécanismes de sa concrétisation. Le parti Talaie El Houriat de Ali Benflis a salué cet appel au dialogue, « en tant qu’approche et voie incontournables pour sortir le pays de cette impasse », le qualifiant de « nécessité impérieuse et absolue ». Soulignant que le dialogue « s’inscrit globalement dans la ligne de l’attachement actuel à aplanir la voie pour sortir de la crise (…) à moindres coûts pour le pays aux plans politique, sécuritaire, économique et social », le parti de Benflis indique que le discours de Gaïd Salah précise clairement les données essentiels du dialogue proposé et mettant en place son cadre et en définissant son objectif et ses modalités. Le parti Talaie El Houriat considère que le dialogue est une réponse aux revendications légitimes portées par la révolution démocratique pacifique à travers l’expression libre de la volonté du peuple et la consécration de sa souveraineté, d’autant que son objectif est l’organisation d’une élection présidentielle crédible et que ses modalités se traduisent en la disposition à faire des concessions mutuelles permettant de dégager les convergences et les concordances à même d’accélérer l’aboutissement à une solution urgente et définitive de la crise.
Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau exécutif, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a indiqué, pour sa part, que « l’heure est au dialogue », estimant « impératif » le dialogue sérieux, responsable et rationnel après « l’échec du projet des élections du 4 juillet ». Le MSP s’est dit disposé à contribuer à l’aboutissement de toute solution dans le cadre d’un dialogue « conduit par des Novembristes acceptés par la population et non impliqués dans la corruption et la fraude », exigeant à cet effet que ce dialogue puisse garantir deux principaux objectifs à savoir « la cohérence avec la volonté populaire sur le départ des +B+ (Bensalah, Bedoui et Bouchareb) et la garantie de la transition démocratique souple mettant fin à la fraude électorale, base de corruption et de toutes les dérives ». Abondant dans le même sens, le président du parti Front de justice et de développement (FJD), Abdallah Djaballah, a rappelé que son parti avait mis en avant, dès le début, « la nécessité d’adopter le dialogue pour le règlement de la crise », réitérant néanmoins la position du FJD quant au rôle de l’Institution militaire, appelée, a-t-il dit, à « assumer la responsabilité et à cautionner des personnes n’ayant pas fait partie du cercle de Bouteflika ou participé à sa gouvernance ». Pour le Président du FJD, « c’est là le seul moyen de parvenir à une solution politique constitutionnelle répondant aux revendications du peuple ».Pour sa part, le Mouvement El Islah a estimé que ce dialogue était le meilleurs moyen pour le rapprochement des vues et le plus à même de créer un consensus national capable de sortir le pays de sa crise actuelle. Se déclarant favorable à cet appel, le Mouvement El Islah a mis en avant son attachement à la participation sérieuse et efficace au processus du dialogue prévu et sa totale disposition à contribuer à l’effort national consenti dans le sens de l’unification et du rapprochement pour des solutions consensuelles en vue de sortir le pays de cette crise.
De son côté, le parti Fadjr El-Djadid a plaidé, par la voix de son président Tahar Benbaibèche, pour « la mise en place de mécanismes clairs pour ce dialogue », qualifiant le discours du chef d’Etat-major de tournant « très positif » à valoriser. Le parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a rappelé, quant à lui, que le dialogue était « un moyen civilisé que l’opposition a toujours prôné et espéré », affirmant qu’il « n’appartient pas à Gaïd Salah de fixer les termes de ce dialogue ». Il a ajouté, dans ce sens, « nous voulons un dialogue vrai, sincère et fécond (…) sur les problèmes de fond qui ont handicapé notre pays et la façon de sortir des crises cycliques que notre pays traverse depuis 1962 ». « Il ne s’agit pas de sortir d’une phase complexe mais de faire de cette période révolutionnaire une porte d’entrée dans une Algérie de liberté et de progrès. Voici nos différence d’approche », a-t-il ajouté.Pour sa part, l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a estimé qu’avec les prémices du dialogue, « il faut d’abord définir le dialogue » soulignant que « les marches appellent à un changement radical du système ». M. Benbitour considère, à ce propos, que « nous ne sommes plus dans l’étape du dialogue mais celle de la négociation pour le changement de tout le système de gouvernance et répondre ainsi positivement aux revendications de la population » (APS)’oppostion