Abdelmalek Sellal échappe de justesse à un lynchage en Kabylie

Les manifestations d’une frange de la jeunesse algérienne contre le cinquième mandat sont légitimes tant qu’elles restent pacifiques et ne mettent pas en cause une paix civile chèrement reconquise par les Algériens après une décennie noire qui a coûté la vie à 250 000 compatriotes. Mais malheureusement ce caractère pacifique n’est pas toujours respecté. Si dans la plupart des wilayas, les manifestations contre le cinquième mandat n’ont guère connu de débordements, il n’en a pas été de même partout.

Dans la capitale, des manifestants ont cherché à rompre le cordon sécuritaire des forces de l’ordre pour se diriger vers la Présidence de la république lors de la manifestation du vendredi 22 février, ce qui a provoqué des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre qui se sont soldées par une quarantaine d’arrestations. Mais l’évènement le plus grave s’est produit en Kabylie où le directeur de la campagne du président Bouteflika, Abdelmalek Sellal, a été violemment pris à partie par des manifestants surexcités qui voulaient s’en prendre à sa personne. Si les forces de l’ordre n’étaient pas présentes en force, le pire aurait pu se produire. Ce genre de comportement inadmissible a choqué les observateurs et de nombreux militants associatifs.

C’est ce genre de comportement qui pourrait provoquer des dérapages dangereux. Les partis politiques implantés dans cette région, qui  ne dénoncent pas ce genre de comportements, qui laissent faire quand ils n’encouragent pas tout simplement cette violence verbale et physique par leur discours, vont ensuite accuser le pouvoir d’être un pouvoir assassin quand ce dernier n’aura plus aucun autre choix que la répression pour rétablir l’ordre public et sauvegarder la paix civile.

Mustapha Senhadji