Un mégaprojet d’hydrogène vert en Mauritanie d’une valeur de 34 milliards de dollars
14.03.2023. La Mauritanie vient de décrocher le jackpot. Un consortium international dirigé par le groupe allemand Conjuncta va investir la somme colossale de 32 milliards d’euros (34 milliards de dollars) dans un mégaprojet d’hydrogène vert au nord-est de la capitale mauritanienne Nouakchott.
La Mauritanie a annoncé, mercredi dernier la signature d’un protocole d’accord avec un consortium de sociétés internationales comprenant, outre le groupe allemand Conjunctura, le groupe émirati Masdar et la société égyptienne Infinity, en vue de la production d’hydrogène vert, a indiqué un communiqué du ministère mauritanien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines. Le complexe de production d’hydrogène vert et de ses dérivés sera installé, au nord-est de la capitale, Nouakchott, et pourra produire à terme jusqu’à 8 millions de tonnes d’hydrogène vert ou son équivalent en carburant renouvelable d’origine non fossile. La capacité maximale d’électrolyse s’élèvera à 10 GW. Le projet est prévu en trois phases.La première phase de ce projet devrait être opérationnelle d’ici 2028, offrant des opportunités d’emploi à quelque 3 000 travailleurs pendant la construction et 1 000 autres pendant l’exploitation..
A cette occasion, le ministre mauritanien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, Abesselam Ould Mohamed Saleh, a déclaré que son pays est « déterminé à jouer un rôle de premier plan au niveau mondial en matière d’économie liée à l’hydrogène vert dans les décennies à venir. » L’Allemagne qui craint que sa puissance industrielle ne soit remise en question par l’arrêt du robinet du gaz russe est pressée de passer à la vitesse grand V aux énergies renouvelables. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne tente de mettre le paquet pour développer sa filière d’hydrogène vert.
« La Mauritanie a réussi le coup de maître de capter sur son sol la technologie allemande,les capitaux émiratis et la main d’oeuvre qualifiée égyptienne pour réaliser le projet du siècle en Afrique » a déclaré le chercheur algérien Mohamed Tahar Bensaada de l’Institut Frantz Fanon qui n’a pas ménagé dans sa réaction les responsables algériens « qui peinent, selon lui, à faire décoller le projet des énergies renouvelables en Algérie en se cachant à chaque fois derrière des prétextes fallacieux et qui préfèrent le choix discutable de l’augmentation de la production et de l’exportation de gaz naturel, y compris les réserves non conventionnelles avec tous les risques environnementaux, pour répondre aux demandes européennes à court terme. » (Algérie solidaire)