Une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux
Les récents changements effectués à la tête de plusieurs institutions militaires et sécuritaires (Garde républicaine, Sécurité présidentielle, Contre-espionnage) et les restructurations qui ont touché le GIS et le SCORAT ont été l’occasion pour certains médias et activistes sur les réseaux sociaux de tenter de porter atteinte à la cohésion des institutions et de l’ANP en particulier. En l’absence d’une communication officielle crédible, des forces occultes cherchent à semer le trouble parmi les cadres et les citoyens à des fins inavouées. Ces derniers jours, la campagne de désinformation visant les institutions de l’Etat algérien a atteint des proportions inouïes. Nous en citerons les exemples les plus frappants :
- Une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux a visé le FLN en la personne de son secrétaire général, Amar Saadani dont une rumeur, circulant sur les réseaux sociaux, a prétendu qu’il a été arrêté en France pour « blanchiment d’argent ». La rumeur disait aussi que le directeur de cabinet à la présidence de la république, Ahmed Ouyahia, a été dépêché en France pour négocier la libération de Amar Saadani. Le chargé de la communication au FLN, Said Bouhadja, a rendu public un communiqué dans lequel il a démenti cette rumeur malveillante. Amar Saadani a été vu par des témoins aux funérailles de la mère du directeur général de la DGSN, Abdelghani Hamel à Sabra (wilaya de Tlemcen).
- Une autre campagne de désinformation a visé cette fois-ci le secrétaire général par intérim et directeur de cabinet à la présidence, Ahmed Ouyahia. La rumeur prétend qu’il a été hospitalisé à l’hôpital américain de Paris en vue d’y être opéré suite à un cancer de la prostate.
- La restructuration du Groupement d’intervention spécial du DRS, le GIS, a donné lieu à une campagne de désinformation visant le commandement de l’ANP. Des pseudo-patriotes et des pseudo-experts sécuritaires tentent de se montrer plus royalistes que le roi, plus connaisseurs et plus soucieux de la stabilité et de la bonne marche des services de l’ANP que les chefs de l’ANP eux-mêmes ! Dans la réalité, le GIS n’a pas disparu purement et simplement. Les unités d’intervention ont été placées sous l’autorité directe du commandement des Forces terrestres pour une meilleure réactivité sur le terrain et la section des artificiers et la section canine ont été versées logiquement à la Gendarmerie nationale.
- Les mêmes voix qui parlaient d’une guerre de clans entre la présidence et le DRS en prétendant que le DRS était le dernier bastion de la « souveraineté nationale » qui serait menacée par une présidence «inféodée aux intérêts étrangers » ont trouvé un nouveau conte à dormir debout : la guerre des clans opposerait cette fois-ci le DRS à l’état-major de l’ANP.
- Sur les réseaux sociaux, la désinformation prend des formes inquiétantes. Aux rumeurs des uns répondent les rumeurs des autres. Pour certains, les récentes restructurations sont un danger pour la sécurité nationale et obéissent seulement à des motivations claniques. Pour d’autres, ces restructurations s’inscrivent dans une dynamique d’épuration des services de sécurité que le commandement de l’ANP cherche ainsi à soustraire à la « privatisation » dont ils ont été l’objet de la part d’un clan. Aux luttes de personnes et de clans, les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux ajoutent une dimension plus grave : la régionalisation et l’ethnicisation des luttes de pouvoir. Alors que les restructurations ont touché des hauts gradés de diverses origines, certains voudraient leur coller une étiquette à caractère régionaliste dans le but de les discréditer.
Face à cette campagne de désinformation, le collectif d’Algérie Solidaire appelle ses lecteurs à faire preuve de prudence et de vigilance. Nous rappelons à cette occasion les lignes de force qui devraient, selon nous, guider la conduite des citoyens algériens, en particulier les cadres civils et militaires, où qu’ils se trouvent.
- L’Etat algérien et ses institutions, au premier rang desquelles l’ANP, priment sur les personnes et les clans. A cet effet, toute tentative tendant à semer la zizanie au sein des institutions et à diviser les cadres sur une base clanique, régionale ou ethnique doit être bannie.
- Aucune institution, aussi prestigieuse soit-elle, aucun chef aussi méritant soit-il, n’a le droit de se mettre au-dessus des lois et des règlements. Les changements et restructurations effectués en vertu de la loi et du règlement doivent être exécutés sans discussion, quelles que soient par ailleurs les réserves légitimes qu’on peut avoir à cet égard.
- Au-delà des changements touchant des services et des personnes, les questions qui doivent toujours nous intéresser et nous interpeler sont celles qui se rapportent à l’amélioration constante des conditions techniques, logistiques et opérationnelles de l’exercice des missions confiées aux institutions et services de l’Etat dans le strict respect des lois et règlements.
- Si les fonctionnaires civils et militaires sont astreints à un certain devoir de réserve quand ils expriment leurs opinions, rien n’empêche les autres citoyens de s’exprimer librement sur la politique suivie par le gouvernement, de s’organiser syndicalement et politiquement en vue de défendre leurs droits sociaux et démocratiques légitimes et de présenter à la société des projets de réforme et des alternatives sans porter atteinte à la stabilité des institutions et à la paix civile.
Le 25 août 2015
Algérie Solidaire