Vers la création d’une instance de régulation de la presse écrite
Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a exhorté la corporation de la presse écrite et les autorités publiques concernées à oeuvrer ensemble pour accélérer la mise en place de l’Autorité de régulation de la presse écrite. « Je saisis cette heureuse occasion pour exhorter la corporation de la presse écrite et les autorités publiques concernées à oeuvrer ensemble pour accélérer la mise en place de l’Autorité de régulation de la presse écrite, stipulée par la loi », a indiqué le président Bouteflika dans un message à la veille de la célébration de la journée nationale de la presse, célébrée le 22 octobre de chaque année.
Le Chef de l’Etat a émis le voeu que cet organe « soit lui aussi « un espace pour établir davantage de compréhension entre le pouvoir et la presse écrite et aider la presse algérienne à améliorer sa performance, non seulement en termes de liberté d’opinion, de diversité d’idées et de convictions mais également pour la consécration de la certitude que nous sommes, aussi différentes que soient nos obédiences, un peuple uni et unique et que nous n’avons d’autre patrie que l’Algérie ». Le président de la République a rappelé notamment que « l’Algérie s’est dotée d’une législation dont nous pouvons nous enorgueillir en ce sens qu’elle a permis à notre pays d’occuper une place importante en terme de reconnaissance et de consécration de la liberté de la presse ».
Les observateurs qui reconnaissent les progrès enregistrés par la scène médiatique algérienne durant les deux dernières décennies estiment que ces acquis demeurent fragiles dans la mesure où en plus de la tentation du pouvoir de revenir aux pratiques restrictives du passé, la presse algérienne fait face aujourd’hui à un autre danger plus grave, celui de l’argent des groupements d’intérêts qui utilisent la liberté de la presse pour faire chanter l’Etat en vue de continuer à profiter de leurs privilèges. Une instance de régulation de la presse écrite pourrait dans ces conditions remettre un peu d’ordre mais encore faut-il qu’elle soit réellement indépendante et composée d’hommes et de femmes au-dessus de tout soupçon.