Salon de l’environnement: Les entrepreneurs locaux demandent à être mis à l’épreuve
A l’occasion du 12ème Salon international des équipements de l’eau et de l’environnement (Siee-Pollutec), tenu du 1er au 4 février courant, plusieurs opérateurs nationaux ont demandé à être mis à l’épreuve face à la concurrence étrangère dans certains projets. Durant les quatre jours de cette manifestation, plusieurs des exposants, spécialisés dans le secteur de l’eau, des énergies renouvelables ou encore de la valorisation des déchets, ont mis en exergue leur savoir-faire. « Nous ne voulons pas des financements de la part de l’Etat, nous souhaitons que les mentalités changent et que l’on croit en nos compétences », souligne à l’APS le directeur de projet d’une société spécialisée dans le recyclage et l’installation de panneaux photovoltaïques, M. Ahmed Hadef. En Algérie, poursuit-il, « les universités forment les compétences dont nous avons besoin et il s’agit de les orienter vers les entreprises spécialisées dans le domaine de l’environnement ». Selon lui, les entreprises algériennes spécialisées dans la gestion des déchets ont beaucoup évolué au cours de ces dernières années.
Un autre chef d’une entreprise spécialisée en électronique, Abdelmoumène Benmesbah, qui a mis au point un système électronique de gestion des stations d’épuration évoque les contraintes rencontrées. « Notre système est à 100% algérien. Il comprend une carte électronique de contrôle et des logiciels conçus par nos ingénieurs. Il est beaucoup plus économique qu’un système importé et a été testé avec succès. Malheureusement, nous n’arrivons pas à trouver des clients. Personne ne semble croire qu’il existe en Algérie une entreprise capable de mettre au point ce type de système », déplore-t-il. Même constat relevé auprès du patron d’une société spécialisée dans la construction de stations de traitement de l’eau, M. Mohamed Ouahabi, qui indique que les entreprises privées nationales évoluant dans ce domaine trouvent de grandes difficultés à arracher des marchés. « Il est plus facile d’obtenir des marchés en se présentant avec un partenaire étranger même si ce dernier n’est là que pour fournir quelques équipements », rapporte-t-il. En réalité, ajoute M. Ouahabi, si certaines entreprises algériennes ont acquis beaucoup d’expérience et de savoir-faire, le problème est l’image que se font certains de leurs compétences.
D’autres opérateurs attirent l’attention sur l’absence de liens entre l’université et les entreprises spécialisées dans le secteur de l’environnement. « Le secteur dans lequel nous évoluons nécessite des spécialistes ayant des profils différents, incluant des électroniciens, des ingénieurs en hydraulique, en génie civile, des biologistes et autres. Et pourtant, beaucoup de ces jeunes diplômés ignorent qu’il existe des entreprises spécialisées dans l’environnement en Algérie et que celles-ci peuvent avoir besoin de leur compétence », relèvent-ils. (APS)