La FAO met en garde contre l’utilisation excessive des antibiotiques
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a mis en garde contre l’utilisation excessive des antibiotiques qui provoquerait une résistance aux antimicrobiens chez les espèces animales, a indiqué cette agence onusienne sur son site web. La Résistance aux antimicrobiens (RAM) est ‘‘une menace émergente pesant sur la santé publique’‘ et nécessite un effort coordonné au niveau mondial pour lutter contre les risques qu’elle représente pour la sécurité alimentaire, souligne la Directrice générale adjointe de la FAO Maria Helena Semedo. Selon le rapport, l’utilisation excessive et abusive des antibiotiques et autres agents antimicrobiens favorise la résistance croissante des microbes qui causent infections et maladies à ces médicaments qui sont censés les combattre, menaçant ainsi d’inverser un siècle de progrès en matière de santé humaine et animale.
En 2015, la Conférence de la FAO a appelé à une action urgente aux niveaux national et international pour répondre à la menace croissante des pathogènes qui résistent aux médicaments dans les filières de production alimentaire terrestres et aquatiques, ajoute le rapport de l’organisation onusienne. Alors que la résistance se développe dans le cadre de l’adaptation naturelle, elle est exacerbée par l’utilisation inappropriée de produits pharmaceutiques. La FAO a noté aussi que la prévalence de la résistance antimicrobienne dans le secteur agricole est généralement plus forte chez les espèces animales élevées dans les systèmes de production intensive. La résistance aux antimicrobiens est la faculté de certains organismes souvent des bactéries mais aussi des champignons et des parasites à s’adapter aux médicaments conçus pour les éliminer. L’utilisation de ces derniers ne se limite pas aux humains et aux espèces animales, par exemple, l’oxytétracycline, un antibiotique commun, est actuellement utilisé dans les orangers à mesure que l’utilisation des pesticides diminue.
Pour contribuer à la lutte contre la RAM et réaliser ses objectifs stratégiques fondamentaux comme la faim et la pauvreté rurale, l’agriculture durable et moyen d’existences plus résilientes, la FAO s’était engagée sur plusieurs fronts. Tout en se félicitant de l’intérêt de l’Europe à l’égard de la RAM, en particulier, aux Pays Bas qui ont réduit de près de 60 pour cent au cours des dernières années les quantités de médicaments dans le secteur de l’élevage, Mme Semedo note que ‘‘le vrai défi pour nous est d’aiguiller ces efforts vers les pays pauvres qui en ont besoin’‘.‘‘Les risques liés à la résistance aux antimicrobiens semblent particulièrement élevés dans les pays où la législation, la surveillance, la prévention et le suivi sont faibles ou inadéquats’‘, ajoute Mme Semedo. Enfin, considérant que sept sur dix maladies humaines nouvellement découvertes sont d’origine animale, Mme Semedo souligne le rôle central des pratiques agricoles et des filières alimentaires pour contenir la RAM tout en confortant l’engagement de la FAO à l’égard de l’approche ‘‘Une seule santé’‘ qui comprend le bien-être des humains, des animaux et de l’environnement (APS)