L’Algérie lance plusieurs projets pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre
L’Algérie a engagé plusieurs efforts pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, considérées comme le premier facteur du réchauffement climatique, ont indiqué plusieurs experts lors d’une journée scientifique organisée par l’Association algérienne de l’industrie du gaz (AIG). A cet effet, le conseiller du P-dg de Sonatrach, Fethi Arabi, a rappelé que l’Algérie avait anticipé les conséquences de la surindustrialisation et de la surconsommation énergétique en engageant des actions préventives dès les années 1970. La compagnie Sonatrach avait déjà, à cette époque, entamé la récupération des gaz torchés de ses installations de production d’hydrocarbures, a-t-il précisé. A ce propos, il a relevé que grâce à ces actions de préservation de l’environnement dans le cadre d’un développement durable, l’Algérie avait reçu en 2012 le prix du Global Gas Flaring Reduction, organisme relevant de la Banque mondiale, en récompense des efforts et des moyens consentis par Sonatrach en faveur de la réduction des gaz torchés pour la protection de l’environnement.
En effet, plus d’une trentaine de projets de Sonatrach ont largement contribué à la réduction effective des émissions des gaz à effet de serre, parmi lesquels figure celui de la séquestration du CO2 d’In Salah, premier du genre en on-shore, qui a conduit à la récupération de plusieurs centaines de milliards de m3 de gaz associés et à l’élimination tangible du torchage avec un taux qui est passé de 78,6% en 1973 à 9,7% en 2010. Parmi les actions de prévention menées par Sonatrach, M. Arabi a également cité l’implantation du système de management de l’énergie dans les différents segments de l’activité de la compagnie (aval, amont et transport). Il a, dans ce sens, rappelé qu’une convention-cadre a été signée en juin 2017 entre l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) et Sonatrach pour accompagner ses services dans le domaine de l’audit énergétique. En vertu de cet accord, l’APRUE a formé 113 ingénieurs de Sonatrach pour devenir des auditeurs dans le domaine de l’énergie. M.Arabi a indiqué que la transition énergétique demeurait au centre des efforts de cette compagnie nationale des hydrocarbures pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre par l’utilisation de sources énergétiques moins polluantes ou propres comme le gaz naturel et le solaire. Il a, à ce propos, rappelé les projets pilotes engagés par Sonatrach et ses partenaires Total et ENI pour la production d’énergie solaire.
De son côté, le directeur général de l’APRUE, Mohamed Salah Bouzeriba, a affirmé que la future mouture du cadre juridique régissant l’efficacité énergétique comportera un dispositif obligeant l’application des recommandations émises par les audits énergétiques sous peine de payer amende. Il a, en outre, relevé que l’Algérie disposait d’une « feuille de route » lui offrant de la visibilité en matière de réduction de gaz à effet de serre et de transition énergétique jusqu’à 2030. Cette « feuille de route », a-t-il expliqué, s’articule autour de trois secteurs essentiels considérés comme énergivores. Il s’agit du bâtiment (construire des maisons conformes aux règles de l’efficience énergétique), du transport (généralisation de l’utilisation du GPL) et de l’industrie (utilisation d’électricité provenant du solaire et rationalisation de la consommation énergétique). Pour sa part, la représentante du ministère des Affaires étrangères, Ghalia Benziouch, a rappelé que l’Algérie avait ratifié l’ensemble des accords internationaux visant la réduction de l’émission des gaz à effet de serre et la lutte contre le réchauffement climatique. Elle a, dans ce contexte, cité la ratification de l’Algérie en 2015 de l’Accord de Paris sur le climat (COP21) dans le but de contribuer à réduire la hausse de la température mondiale, par rapport à la période préindustrielle, de 2 degrés Celsius à la fin du siècle (APS)