Electricité : deux approches proposées pour faire face au problème du pic de consommation
Le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE) a proposé dans son premier rapport annuel deux approches pour atténuer significativement les effets du problème de pic de consommation électrique qui constitue une pression permanente poussant les pouvoirs publics à mobiliser des investissements supplémentaires pour renforcer la production. Le CEREFE part du constat que les capacités de production d’électricité en Algérie, qui ont atteint 20.963 MW en 2019, sont plus destinées à satisfaire la Pointe Maximale Appelée (PMA), que répondre à une charge moyenne qui se situe autour de 9.000 MW sur une grande partie de l’année. L’indice PMA relève un pic historique de la demande en électricité à 15.656 MW, enregistré le 7 aout 2019. En 2020, la PMA a atteint 14.714 MW (le 28 juillet dernier), soit une diminution de 6 % par rapport à celle de 2019, et ce, en raison de la situation exceptionnelle liée à l’impacte de la pandémie du Covid-19. Le rapport fait remarquer, dans ce sens, que l’écart entre le pic de la demande enregistré l’été, et la consommation moyenne durant le reste de l’année, « se creuse davantage » ce qui contraint les pouvoirs publics à mobiliser de gros investissements pour réaliser des moyens supplémentaires de production d’électricité « alors qu’ils sont destinés à être démesurément sous utilisés dix à onze mois de l’année ». Le CEREFE juge donc « urgent » de rompre avec cette situation qualifiée de « fuite en avant ».Pour ce faire, le Commissariat préconise dans son rapport deux solutions pour ce problème : La production d’électricité à base de ressources renouvelables et la maitrise de la consommation pendant le pic.
La première approche consiste à atténuer le pic de consommation moyennant un déploiement bien étudié d’une capacité de production d’électricité de proximité à base de solaire photovoltaïque. En effet, les pics de consommations critiques sont ceux qui répondent aux besoins de climatisation en plein été notamment en début d’après-midi (entre 13h00 et 15h00), alors que cette période est en phase avec l’apogée du rayonnement solaire, est-il expliqué dans le rapport. Ainsi, tout en répondant à la demande du consommateur, les deux contraintes auxquelles est confronté le gestionnaire du réseau électrique en termes de pic de production à assurer et la surcharge induite quant à son transit, peuvent toutes deux être simultanément atténuées. En outre, l’alternative proposée peut également avoir des retombées favorables quant à la qualité locale de l’énergie électrique servie, notamment en termes de maintien du niveau de la tension autour d’une valeur standard qui reste un des engagements les plus réglementés du gestionnaire du réseau vis-à-vis de ses clients, soutient le CEREFE.
Quant à la deuxième approche, elle est basée sur une maîtrise de la demande elle-même au lieu de répondre à la pointe par une production supplémentaire. Il s’agit d’encourager la réduction de la consommation durant les heures de pointes, à travers des contrats d’approvisionnement avec les clients, comportant des coûts différenciés selon les périodes de consommation. Ainsi, l’effacement négocié avec le client d’une partie plus ou moins importante de sa demande durant le pic, peut constituer un « substitut économique appréciable » à l’installation de nouveaux moyens de production, destinés à être sous utilisés en dehors de courtes périodes de l’année. Bien qu’il soit mieux adapté particulièrement au milieu industriel, ce dispositif tend à se généraliser également aux particuliers, à travers la pratique d’un effacement dit « diffus » grâce à un boitier permettant de couper momentanément la consommation de certains appareils énergivores lors des pointes de consommation, note encore le CEREFE (APS)